7/1/2019
Le manque de main d'oeuvre se fait sentir au Québec, et ce depuis plusieurs années. C'est même la province la plus touchée par cette pénurie de tout le Canada, passant de 2% de postes vacants en 2004 à 3,9% en 2018. Cette pénurie est la conséquence du départ d'environ 2,4 million de baby-boomers qui prendront leur retraite d'ici 2030, et il n'y a pas suffisamment de main d'oeuvre qualifiée pour remplacer chacun d'entre eux.
Les conséquences de ce manque sont nombreuses pour les entreprises, selon un article du Journal de Montréal :
Les entreprises doivent se démarquer et attirer des travailleurs en leur offrant des avantages intéressants. Il est estimé qu'environ 1 million d'emplois seront à combler au Québec d'ici 2024.
Quelques exemples d'avantages qui font une différence pour les travailleurs :
Dans cette même logique, l'environnement est un sujet important pour de nombreux travailleurs, et prendre le virage vert peut être très payant pour votre compagnie sous forme d'économies d'énergie à long terme, par exemple.
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Nous vous proposons aujourd'hui 5 grandes pistes de réflexion pour résoudre le manque de main d'oeuvre.
Les postes de travail répétitifs et manuels ne sont généralement pas très populaires, et c'est une des places où l'automatisation brille par son efficacité et sa productivité. Plutôt que de confier ce type de poste à des travailleurs, on peut affecter ces derniers à des tâches innovantes, valorisantes et stimulantes. Les entreprises prêtes à changer leurs façons de faire peuvent tirer leur épingle du jeu par cette solution, en plus de réduire les risques de blessures liés au travail manuel et répétitif.
Rappelons toutefois que ces machines, souvent sous la forme de bras robotique, varient en prix de 50 000 à 80 000$ en plus de nécessiter la formation et la supervision d'un employé. Ce n'est donc pas un virage qu'on prend à la légère, car celui-ci insinue une réforme du milieu de travail.
Non, ce n'est pas le plus récent film de Denis Arcand, il s'agit plutôt d'embaucher des retraités ou de retenir les travailleurs plus âgés comme solution.
Le défi réside ici dans le coût des embauches : il faut souvent investir autant dans leur formation que les plus jeunes alors qu'il leur reste moins de temps sur le marché du travail, donc en bout de ligne c'est plus couteux pour les entreprises.
De l'autre côté, si on misait autant qu'un pays comme le Japon sur les travailleurs plus âgés et qu'on passait de 42% d'employés gris, la quantité actuelle, à 54%, la quantité japonaise, ce serait 260 000 travailleurs qui viendraient combler des postes et règleraient une partie du manque de main d'oeuvre.
Les gens de 55 à 75 ans souhaitent une flexibilité des employeurs en ce qui a trait aux heures de travail : ceux-ci préfèrent souvent travailler quatre jours par semaines ou moins d'heures par jour et les entreprises doivent accepter ces conditions afin que l'embauche fonctionne à long terme.
Le taux de chômage des jeunes travailleurs canadiens est de deux fois supérieur à celui de la moyenne nationale et ceux-ci ne sont pas toujours bien préparés au monde du travail. Une étude de la FCEI attribue cette inadéquation au décalage entre les besoins des employeurs et les apprentissages priorisés par les établissements d'enseignement. En effet, ces établissements préparent souvent mieux les jeunes aux études supérieures qu'au monde du travail.
Toutefois, les jeunes peuvent apporter beaucoup d'énergie et de productivité à votre entreprise lorsqu'ils sont encadrés adéquatement, et certains types d'emplois saisonniers sont parfaitement adaptés aux étudiants qui ne cherchent pas toujours un emploi annuel. Il faut simplement palier leur manque d'expérience avec une supervision plus grande.
Les immigrants constituent le plus important bassin de main d'œuvre disponible, mais plusieurs entreprises sont réticentes à les embaucher. Une enquête de la Banque de développement du Canada (BDC) auprès de 1028 entreprises canadiennes démontre que seulement 18% des employeurs sont prêts à se tourner vers le recrutement d'immigrants, alors que 57% étaient en désaccord avec cette initiative.
Cette réticence est un autre cas où les entreprises doivent faire preuve d'ouverture d'esprit : ces immigrants qui demande de la formation et de la flexibilité de la part de l'employeur ne sont en réalité pas très différents des jeunes qui n'ont pas d'expérience. Souvent même, ces immigrants adultes sont plus expérimentés que les jeunes canadiens que les entreprises préfèrent, et pourtant ces derniers connaissent mieux le marché du travail hors Canada.
Dans un article récent, TVA Nouvelles rapporte que l'entreprise TMS Bâtiments Préfabriqués offre 1000$ à chaque employé trouvant un nouvel employé, 500$ à son embauche et 500$ après trois mois de travail. Ils assurent aussi tous les besoins en formation de ces employés dont la plupart sont des décrocheurs et s'assure que leur intégration est faite avec soin.
Certaines minorités sont aussi mises à l'écart ou complètement négligées ici, c'est le cas des premières nations et des handicapés, dont le taux d'emploi est inférieur à la moyenne. Ces derniers sont généralement très désireux de travailler, même s'ils nécessitent une certaine adaptabilité du milieu de travail.
En contexte de pénurie de main d'oeuvre il est également important de prendre soin des employés qui sont avec nous pour s'assurer qu'ils se sentent intégrés et à l'aise. Que ce soit pour remercier une équipe ou accueillir un nouveau, l'organisation d'une activité de teambuilding est un excellent moyen de consolider son équipe.