26/9/2017
Le travail en hauteur touche particulièrement l'industrie de la construction, plus spécifiquement les couvreurs qui sont exposés à environ six fois plus de risques d'accidents graves et où 75% des chutes résultent en un décès. Mais d'autres métiers sont aussi à risques : les déneigeurs de toits et les élagueurs par exemple.
Cet article a pour but de vous donner les informations nécessaires afin d'assurer la sécurité des employés lors de travaux en hauteur. Le plus grand risque auquel les travailleurs font face est celui des chutes. Le code de sécurité pour les travaux de construction et le RSST stipulent qu'il faut protéger les travailleurs exposés à un risque de chute de trois mètres ou plus.
Plusieurs systèmes pour prévenir les chutes peuvent être utilisés : les systèmes de corde d'assurance horizontale (SCAH ou lignes de vie), les systèmes individuels d'arrêt de chute et les garde-corps.
Avant de choisir le système de prévention des chutes à utiliser, ou l'équipement de travail en hauteur approprié, une identification des lieux qui comportent un danger de chute doit être faite. S'il est possible d'effectuer les travaux à partir du sol avec des outils adaptés, on peut alors complètement supprimer les risques de chutes de hauteur. Autrement, il faut faire preuve de prudence et de bon jugement.
Plusieurs employés travaillent sans être attachés et s'exposent à des chutes de hauteur mettant leur vie en péril. Ils sont parfois coincés entre des pratiques sécuritaires peu adaptées à leur environnement de travail (par exemple lorsqu'il n'y a pas de points d'ancrage disponibles), et l'utilisation d'autres protections avec des points d'ancrage fixes qui restreindraient trop leurs mouvements. Les SCAH (ou lignes de vie) répondent efficacement à ces contraintes en libérant les déplacements du travailleur tout en lui offrant la protection nécessaire.
C'est un moyen peu couteux et efficace pour empêcher les chutes de hauteur, toutefois leur conception est complexe de par la nature dynamique de la charge et la non-linéarité du câble. L'IRSST propose un outil en ligne principalement destiné aux ingénieurs de conception de systèmes actifs de protection contre les chutes, aux responsables de la SST et aux utilisateurs d'un SCAH souhaitant vérifier un système en place.
Cet outil permet le dimensionnement des systèmes de corde d'assurance horizontale et à l'avantage d'intégrer les abaques élaborés lors de la mise à jour du guide aux paramètres de conception du SCAH. Il permet de calculer la tension dans le câble et la déflexion du câble lors de l'arrêt de la chute, ainsi que le dégagement nécessaire par rapport au câble.
Par le passé, le code de sécurité pour les travaux de construction prévoyait des forces minimales pour les résistances d'ancrages très conservatrices d'environ 90kN. Mais des tests récents ont démontrés que la force dans le câble sollicitée correspond à environ 13 à 16 kN, ce qui rend leur conception beaucoup plus versatile, permettant l'utilisation de potelets assez légers et donc faciles à mettre en place pour offrir une protection suffisante aux travailleurs.
Ces changements récents rendent cette méthode de protection plus applicable et moins coûteuse qu'avant, principalement par l'utilisation de potelets plus légers que ce que le code prévoyait plus tôt.
Ces équipements individuels de protection sont constitués d'un harnais, d'une longe et d'un point d'ancrage comme une corde d'assurance. Ils soulèvent toutefois une question face à l'usure de la corde d'assurance qui peut se dégrader après les intempéries et risquer de rompre lors de futures utilisations.
L'IRSST a mené une recherche sur le vieillissement de ces cordes. En comparant diverses cordes neuves et usagées, que des inspecteurs de la CNESST avaient saisi sur des chantiers, les chercheurs ont constatés que la plupart de ces cordes n'étaient pas conformes aux normes CSA (Canadian Standard Association).
Après avoir procédé à divers tests ayant pour but d'imiter l'usage de ces cordes en milieu de travail sur une durée identique, les tests ont révélés que les cordes qui se dégradaient le moins après l'utilisation étaient, dans l'ordre, le kernmantle, le Multiline©, le polyester et le polyamide.
Ces tests ont aussi révélés que le polypropylène était à éviter, tombant sous les standards de résistance nécessaire après à peine un an d'utilisation. Les chercheurs indiquent toutefois que dans des conditions réelles d'utilisation, l'inspection des cordes et plus spécifiquement de leurs signes d'usure est recommandée avant chaque utilisation où après 4 ans si inutilisée. Si on découvre des brins coupés, des gonflements, des fibres sortant du cordage, de la décoloration ou si le cordage a arrêté une chute, il faut le mettre au rebut.
Dans un contexte où les travaux ont lieu sur un toit plat, comme c'est souvent le cas pour les couvreurs, les garde-corps sont la méthode de protection collective la plus appropriée. L'IRSST a procédée à l'analyse des trois modèles de garde-corps les plus fréquemment employés par les couvreurs au Québec (Alcor inc., J.P. Lemieux et fils et Innovation Malenfant inc.) afin de comparer leur efficacité.
Au final, les trois modèles ont passés les tests les exposant à l'impact d'un mannequin de 100 kilos, mais les chercheurs soulignent l'importance de respecter les consignes des fabricants lors de l'installation de ceux-ci.
Lorsque le travail s'effectue sur une pente de moins de 30° (généralement sur des toits) le travailleur doit utiliser un équipement de protection individuelle et, lorsque la surface est glissante, il doit disposer d'un système de positionnement. Lorsque la surface de travail a un angle supérieur à 30°, un système de positionnement est recommandé (plateforme, appareil de levage, échafaudage, câble de retenue) en plus de l'équipement de protection individuelle.
La plateforme élévatrice peut être utilisée lorsqu'on réalise des travaux en hauteur (pose de revêtement extérieur, pose de gouttières, travaux de maçonnerie, etc.). Elle offre des avantages importants au niveau de la sécurité des travailleurs. L'employé qui l'utilise est protégé des chutes dès qu'il quitte le sol, bénéficie d'une position de travail plus confortable que sur une échelle et peut atteindre des endroits difficiles d'accès autrement.
Il faut toutefois faire preuve de prudence lors de l'utilisation d'une plateforme élévatrice : il faut s'assurer qu'il n'y ait pas de fils électriques près de la zone de travail. Il faut s'attacher à la plateforme via un harnais de sécurité lorsque les normes l'exigent et éviter de surcharger celle-ci. Une formation différente de celle de travail en hauteur doit être suivie pour les employés qui seront amenés à travailler avec la plateforme élévatrice.
Il est aussi possible d'effectuer certains types de travail en hauteur à partir d'une plateforme de chariot élévateur. Plusieurs règles de sécurité existent à ce sujet, expliquées dans notre guide sur les chariots élévateurs mais les principales sont la nécessité d'installer une cage stable sur les fourches du chariot, d'équiper le travailleur qui y entrera d'un harnais de sécurité attaché à la cage et d'empêcher tout mouvement du chariot alors que le travail en hauteur s'effectue.
Les entreprises qui font du travail en hauteur doivent élaborer un programme d'inspection et nommer une personne responsable de l'inspection, de l'entretien et de l'entreposage des pièces d'équipements utilisés en suivant les instructions du fabricant et les exigences ces normes CSA contenues dans le RSST.
L'employeur a la responsabilité de prévoir un plan de sauvetage. Ce dernier doit mettre sur pied une stratégie pour secourir en moins de 15 minutes les travailleurs qui demeurent suspendus après une chute. Une victime peut se secourir elle-même lorsqu'elle n'est pas blessée et apte à utiliser son équipement de protection individuelle à cette fin, autrement un autre employé ayant reçu une formation de sauvetage peut intervenir, à condition de disposer de l'équipement de secours approprié.
Finalement, des équipes de sauveteurs professionnels (pompiers, policiers, etc.) peuvent intervenir s'ils sont informés et suffisamment près du lieu de travail. Rappelons que la présence d'un secouriste est obligatoire en tout temps.
Les entreprises doivent également offrir une formation de mise à niveau aux travailleurs concernés au sujet du travail en tant que tel, des procédures de sauvetage, ou d'auto-sauvetage, lorsqu'approprié. Il faut encourager la déclaration des accidents et des quasi-accidents et utiliser le registre pour prendre le pouls de la situation et de la sécurité des travailleurs. De nombreuses normes CSA concernent le travail en hauteur et peuvent être adoptées par les employeurs désirant aller aux-devants de la sécurité de leurs employés.
Ligne de vie reliée à un des types de harnais utilisables par un travailleur.
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