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Les troubles musculosquelettiques (TMS) sont l'une des premières causes de maladies professionnelles. Elles sont un fardeau social, économique et humain énorme pour le Québec, représentant 33% de l’ensemble des lésions professionnelles indemnisées par la CNESST.
Les TMS affectent les muscles, les tendons et les articulations, provoquant douleurs et incapacités chez les travailleurs de tous types de milieux. Ces troubles représentent un enjeu majeur en termes de productivité, d'absentéisme et de coûts liés aux indemnisations, et la meilleure manière de les adresser est d’améliorer l’ergonomie
La CNESST définit les TMS comme "[...] des problèmes de santé que les travailleuses et travailleurs peuvent développer au travail".
Plus précisément, les TMS regroupent un ensemble d'affections qui touchent principalement les membres supérieurs (mains, poignets, coudes, épaules) et inférieurs (genoux, chevilles), ainsi que le dos. Ils résultent souvent de gestes répétitifs, de postures inadaptées ou de contraintes physiques excessives.
Parmi les TMS les plus courants, on retrouve :
• Le syndrome du canal carpien
• Les tendinites de l'épaule et du coude
• Les lombalgies (douleurs au bas du dos)
• Les troubles du genou
Ces affections se développent progressivement et peuvent devenir chroniques si elles ne sont pas prises en charge à temps.
Les troubles musculosquelettiques sont souvent liés à des facteurs de risque professionnels, notamment :
• Les gestes répétitifs : refaire le même mouvement de façon continue sollicite excessivement certaines articulations et certains tendons.
• L’organisation du travail : une mauvaise répartition des tâches ou une absence de formation en ergonomie sont des causes typiques.
• Les postures contraignantes : le fait de travailler dans des positions inconfortables ou statiques pendant de longues périodes (dos courbé, bras en extension, etc.) augmente le risque de douleurs musculaires.
• Les charges lourdes : soulever ou manipuler des objets lourds sans assistance mécanique accroît la pression sur les muscles et les articulations.
• Les vibrations et les chocs : l'utilisation prolongée d'outils vibrants peut entraîner des microtraumatismes affectant les nerfs et les muscles, comme par exemple un marteau-piqueur.
• Le stress professionnel : un environnement de travail stressant peut contribuer à des tensions musculaires et favoriser l'apparition des TMS.
Les partie du corps les plus affectées par des TMS sont le dos, les épaules et les poignets, alors que les TMS les plus fréquentes sont des entorses, foulures et déchirures.
La durée moyenne d’indemnité de remplacement du revenu (IRR) chez les femmes atteignait 146.3 jours et les hommes 131 jours, en 2023. La tendance est à la hausse lorsqu’on observe la quantité de jours IRR, c’est dire que les TMS handicapent de plus en plus longtemps les travailleurs.
Sur tous les travailleurs masculins, 20% d’entre eux souffrent de TMS alors que c’est 31% des femmes qui en souffrent. C’est donc un enjeu majeur des deux côtés, mais avec un impact significativement plus répandu chez les femmes.
Cette étude de la CNESST de 2023 note que 66.9% des lésions avec TMS proviennent de cinq secteurs principaux :
• Les soins de santé et services sociaux (26.1%);
• La fabrication de biens durables (11.7%);
• La fabrication de biens non-durables (10.2%);
• La construction (9.6%);
• Le commerce de détail (9.2%).
Au moment de l’étude, les TMS du secteur de la construction étaient en hausse d’environ 33% par rapport à l’année précédente. Il s’agit donc d’un secteur particulièrement à risque.
1. Adapter l'environnement de travail
L'ergonomie joue un rôle clé dans la prévention des troubles musculosquelettiques. Voici quelques recommandations :
• Aménager les postes de travail : régler la hauteur des bureaux, chaises et écrans d'ordinateur pour assurer une posture optimale.
• Fournir des aides mécaniques : utiliser des chariots, des potences ou des exosquelettes pour limiter l'effort physique des travailleurs.
• Optimiser l'organisation des tâches : répartir les activités pour éviter les gestes répétitifs et les postures contraignantes sur de longues périodes.
2. Sensibiliser et former les employés
Une formation adaptée est essentielle pour prévenir les TMS :
• Apprendre les bonnes postures : former les employés à adopter des gestes et postures ergonomiques.
• Former à la manutention : enseigner les techniques appropriées pour soulever et transporter des charges lourdes en toute sécurité. À cet effet nous offrons une formation ergonomie en entreprise permettant de protéger la santé des employés.
• Intégrer des pauses actives : encourager les pauses régulières et des exercices d'étirement pour soulager les tensions musculaires.
3. Encourager une culture de prévention
La prévention des TMS doit être une démarche collective et durable. Pour cela :
• Impliquer la direction et les responsables : une volonté de prévention doit venir du sommet de l'entreprise.
• Instaurer une veille sanitaire : surveiller l'évolution des plaintes et des signes précurseurs de TMS.
• Favoriser le dialogue et l'adaptation : encourager les employés à signaler les problèmes et proposer des améliorations.
Les troubles musculosquelettiques sont un enjeu majeur de santé et de performance au travail. Comprendre leurs causes et mettre en place des mesures de prévention permet de réduire les risques, d'améliorer le bien-être des employés et d'optimiser la productivité de l'entreprise.
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